Les Carnets De La Moustache

BURNING HEADS "Bad time for human kind" CD (Opposite records)
Quinze après, les Burning Heads n’ont toujours pas lâché l’affaire, chapeau. Car il faut bien l’avouer, le public semble quant à lui parti vers d’autres horizons… Ce fut d’ailleurs mon cas vers la fin des années 90, mais le très bon "Taranto" m’avait vite remis en selle. Ce dernier album est tout aussi bon, nous baladant à coups de clins d’yeux (voir l’intro de "Wake up" qui semble tirée du premier album "aux lézards", lézards que l’on retrouve en filigrane dans l’artwork de ce Bad Time…) dans toute leur discographie, sans pour autant oublier de renouveler un peu le truc : "A whole life" qui flirte avec la power-pop, "Nice time to fall" qui fleure bon l’Angleterre, une petite intro piquée à Unlogistic sur "Get that gun of my chest", "Who wants to join" qui sonne Hagfish à fond et le final très new-yorkais de "Power is the poison". Dans le genre, sans chauvinisme aucun, les Burning Heads figurent pour moi parmi les meilleurs. Ils font leur truc dans leur coin, et ils le font plutôt bien !

EAST WEST BLAST TEST "Popular music for unpopular people" CD (Ipecac)
Pour rappel, EWBT c’est Dave Witte (Discordance Axis, Melt Banana, etc.) qui enregistre ses parties de batteries et les envoie à Chris Dodge (Spazz) qui y greffe ses parties de basse, guitare, claviers et autres instruments. Le premier album sur Slap A Ham était un brûlot de free-grind halluciné qui m’avait laissé sans voix. Ce nouveau jet sur Ipecac est un jet de merde, s’enfonçant dans des ambiances lounge et exotica qui puent l’arty. J’ai essayé de l’aimer cet album, j’ai fait des efforts mais nib, que dalle, rien. On devrait interdire aux bons groupes de signer sur Ipecac, et m’obliger à toujours écouter un disque avant de l’acheter.

MUDHONEY "Under a billion suns" LP + version CD (Sub-Pop)
J’avais écouté "Since We've Become Translucent" à sa sortie et m’étais écroulé de désespoir : un des grands groupes de mon adolescence, du genre qui t’as permis de tenir la tête hors de l’eau, de pas sombrer comme une grosse merde, faisait maintenant de la soupe. Je décidai que désormais, dans mon monde à moi, Mudhoney avait splitté en 1993. C’est donc poussé au cul par quelques autres aficionados que j’ai mis ce milliard de soleils entre mes oreilles. Ourg ! C’est bon putain ! Bon, les tût-tût et les pouêt-pouêt, j’ai vraiment du mal à m’y faire (alors que j’adore ça chez Snuff…), mais pour le reste, c’est Mudhoney au (presque) meilleur de sa forme !!! Les solos osent à nouveau partir dans le n’importe quoi, la voix se permet des approximations, les petits gimmicks fonctionnent à merveille et la fuzz sonne aussi cradingue qu’au début. Il y a bien ce titre, "I saw the light" avec sa partie blues bien laborieuse, mais pour le reste tout est bon. Avec tout ça, comment voulez-vous que je vive avec mon temps ?…

THE MISFITS "Static age" CD (Caroline)
C’est sur une major, c’est un CD "copy-controlled" (le premier que j’acquiers), mais rien à foutre ! Ces early recordings des Misfits de début 78 sont incontournables. Adolescent, rageur, raw, et déjà cette voix fantastique. S’il fallait n’en garder qu’un…

LORDS + COLISEUM + STANLEY MILLGRAM + EXPLICIT CLOWNS
Dimanche 12 mars 2006 à l'Heretic
Cagade, je viens de lire le report de Tanxxx et du coup, pour ceux qui l’ont également lu, ça va faire un peu redite.
Bref, genre deux heures avant le concert, je checke mes mails, manière, et là surprise : je viens de gagner ma place grâce au concours Metalorgie.com. Cool, les 6 euros de plus dans l’escarcelle me permettront de carburer à la Leffe plutôt qu’au banal demi.
Le public entre au compte-gouttes (beaucoup de gens que je n’ai jamais vus ; faut dire que ces derniers mois c’est plutôt moi qui me la suis joué casanier…) pendant que je papote avec Rica et Tanxxx (et leur pote dont le prénom m’échappe et que j’ai carrément ignoré en les saluant, sauvage que je suis) et que je vais jeter un œil à la distro, repérant le split-CD Lords/Coliseum et surtout les t-shirts des Lords à 5 euros qui vont me permettre d’étoffer ma garde-robe à moindre frais. Bon, on descend ? Allez, on descend.
Sur le trajet de l’Heretic je m’étais fixé comme objectif de regarder à chaque fois au moins deux morceaux en entier avant d’émettre le moindre jugement sur les deux groupes toulousains de "première partie", comme pour me persuader que je ne suis pas ce vieux con, blasé et râleur. Je tiens ma parole avec STANLEY MILLGRAM, même si la fin du deuxième titre n’arrive pas assez vite à mon goût… Yop, c’est pas ma came du tout leur truc, j’ai cru un moment avoir été téléporté dix ans en arrière, dans un quelconque squatt, au pires heures de la scène emo française. Fuck, s’il y a bien un revival dont je me passerais volontiers, c’est bien celui-là ! Mais bon, j’ai tenu mes deux morceaux, j’ai droit à ma Leffe.
Du coup, quand les EXPLICIT CLOWNS ont pris le relais, ma patience était déjà sérieusement entamée. Plus metal et plus en place que leurs compatriotes, les clowns explicites ont toutefois perdu tout espoir de soutien de ma part quand ils ont eux aussi sorti ce truc qui devrait être proscrit dans tout groupe de hardcore ou affilié qui se respecte : le passage calme avec guitare claire. La guitare sans disto, j’aime ça chez Johnny Cash, Robert Johnson ou Leadbelly, mais dans le punk-rock, le hardcore et tout ce genre de choses, laissez tomber les gars.
Au final un truc à retenir : caser deux groupes en première partie lorsqu’il y en a déjà deux à l’affiche, c’est too much, je bois trop de bières au bar en attendant ceux que je suis venu voir et j’ai une sale tête le lendemain matin en amenant ma fille à la crèche ; un coup à se choper un contrôle de la DDASS…
Ceux que j’étais venu voir, donc, c’était LORDS, sans "the", Lords tout court. Vous imaginez The Mötorhead, The Fugazi ou The Black Flag ? Mmh ?
Je ne m’appesantirai pas plus sur la musique (voir chronique de l’album ici-même il y a quelques jours), j’étais là pour vérifier que ça bastonnait autant sur scène que sur disque. Verdict : OUI ! Et ce malgré le bassiste coincé dans son pays pour une histoire de passeport, et son remplacement par roulement par les guitariste et bassiste de Coliseum. Gros son, gros humour, grosses compos, grosse banane sur ma face. Je confirme donc : Lords est MON groupe du moment, period !
Repu et un peu lessivé, j’ai ensuite subi plus que regardé la prestation de COLISEUM. Sur disque leur gros et gras punk-hardcore légèrement crustisant ne m’a jamais excité plus que ça. Idem sur scène, j’imagine donc que les fans ont apprécié… Moi j’étais encore dans le show précédent, et les "discours" ultra-clichés balancés entre les morceaux ne m’ont pas aidé à revenir dans le présent. Sans parler de cette façon de bouger qu’avait le chanteur-guitariste qui avait comme de faux-airs de Bob Mould période Hüsker Dü. Tiens, vous l’avez vu le gros Mould dernièrement ? Il est tout maigre le pauvre…


Une dernière bière, une clope mentholée distribuée par un des tenanciers (impossible de finir cette merde contrairement à Tanxxx et Rica – voir photo), un dernier tour à la table de merchandising pour choper le split-CD Lords/Coliseum et faire provision de t-shirts et me voilà rentrant chez moi, les oreilles encore bourdonnantes, léger et bêtement heureux, des années que ça m’étais pas arrivé.

D'autres photos dans le billet ci-dessous.

En attendant le report, LORDS + COLISEUM à l'Heretic, dimanche 12 mars.




Et devant les nouveaux tarifs prohibitifs de La Poste, la résistance sorganise : Punk Poste.

Pour ceux qui l'ignorent, j'officie dans un groupe de vieux losers craignos, Déjà Mort. Un split-7" avec Tekken vient de sortir. Check it !

Et pendant ce temps, je continue à dilapider l'argent du ménage...