vendredi 8 septembre 2006
Weird shit.
Par Monsieur l'Ours , vendredi 8 septembre 2006 à 12:45 :: Old Timer Corner
Tout commence bêtement à la fin des années 80 avec trois metalheads d’un bled perdu du Suffolk qui reprennent du Status Quo dans leur garage, avant de se lancer dans les compos, la faute à leur voisin John Peel et à son show.
Jacob était le petit nom de la souris domestique du cousin des jumeaux Hugo et Jebb Boothby, respectivement à la guitare et à la basse, qui entouraient le batteur-chanteur Sam Marsh. C’est donc imprégné de noise britannique et du seattlian-rock émergeant que le trio JACOB'S MOUSE se lance dans l’aventure du premier EP ‘The Dot’ en 1990, première (seule ?) référence du label Liverish.
Une basse mastoc, une batterie sautillante et une guitare qui le plus souvent démarre sur un petit plan gentillet que vient rapidement détruire un gros riff velu. Le truc le plus marquant étant la voix qui aurait pu être celle d’un Michael Gerald jeune… Un truc qui me gonfle sur ce EP : un sax TROP présent. Dans toute ma discothèque, je n’aime le saxophone que sur un seul morceau, le terrible ‘A guy named John’ de 2BAD sur ‘Answermachine’. Tout le reste, c’est bon à jeter, mais bon, on en reparlera plus tard… Pour revenir à ce Dot EP, on sent déjà une volonté de sortir des sentiers battus sur des titres comme ‘Hey Dip Sugar’ et le médiocre ‘Microflesh’.
The Dot EP – 12’ (Liverish – 1990)
- Sign
- Enterprise
- Hey dip sugar
- Ho-hum
- Microflesh
Bien que ‘The Dot’ ait été single of the week dans Sounds Magazine, personne ne voudra de leur deuxième EP ‘No fish shop parking’ qui sortira sur leur propre label, Blithering Idiot, géré par le père du batteur (le genre de détail dont tout le monde se fout mais qui t’apporte une crédibilité rock à rendre jaloux Philippe Manœuvre et Jean-Loup Janeir réunis). Le disque est acclamé et Gary Walker de Wiiija s’empresse de Signer Jacob’s Mouse après avoir refusé de sortir cet EP.
Et là vous pouvez vous brosser pour avoir des extraits vu que ce disque, je l’ai jamais trouvé…
The Mice, comme on les surnomme chez eux, se mettent à tourner avec des groupes comme Babes In Toyland et Trumans Water avant d’enregistrer un troisième EP, ‘Ton up’. Toujours la même recette, mais bien mieux maîtrisée : guitare qui jongle entre arpèges déglingués et gros riffs saturés, batterie quasi-dance (mais pas aussi martiale que chez Therapy ?, leurs potes de label) et des lignes de basse très dub, pas loin de ce que peut faire Joe Lally dans Fugazi. Seul regret, la voix un peu en retrait par rapport à ‘The Dot’.
Le titre ‘Oblong’ qui s’étend sur toute la face A est assez dispensable, même si sympathique. C’est sur la flipside que ça devient intéressant ! ‘This room’ et ses petits bruits électroniques, dub rapide et biscornu s’achevant sur un riff hypnotique. Petite accélération poppy sur ‘Motorspare’ mais là encore un petit détail vient ajouter la marque du groupe : une guitare tremolo que ne renieraient pas les Butthole Surfers. Et tout s’achève en beauté avec ‘Fridge’ qui mêle guitare blues, basse jazzy, rythmique melvinesque, techniques du dub (reverb poussée à fond) et voix de psychotique texan. Quel finale !
Ton Up – 12’ (Wiiija – 1992)
- Oblong
- This room
- Motorspare
- Fridge
On retrouve l’intégralité de ‘Ton up’ sur le premier album. En fait non, seuls trois titres sont repris puisque ‘This room’ a été réenregistré pour l’occasion dans une version que je trouve bien meilleure. Mieux produit que tous les EPs précédents, cet album pourrait entrer sans problème dans mon Top10 de tous les temps un de ces jours… Le but de Jacob’s Mouse était de faire que chacun de leur morceau ne sonne comme aucun autre ; le défi était un peu dur à relever, mais ils ne sont pas passés loin ! Si on retrouve la "recette" habituelle, les mecs ont osé expérimenter des trucs assez gonflés sans pour autant s’éparpiller. Bon départ avec un ‘Kettle’ 100% Jacob’s Mouse auquel succède ‘Deep canvas lake’ où la guitare reste acoustique du début à la fin. Vient ensuite la nouvelle version de ‘In this room’ suivie du minimaliste et western ‘Zigzag’. On revient à des choses plus classiques sur ‘Solo’, on sort les cloches pour ‘Coalmine dig’ avant de finir sur ‘It’s a thin sound’, sûrement le morceau le plus mélancolique de leur discographie.
On se lève, on tourne le disque, on pose le bras de la platine sur la galette noire.
‘Ashtray’, petite pièce dissonante et énervée nous remet dans le bain dont nous ressort illico l’étrange ‘Body shop’, guitare acoustique, batterie jouée aux balais et basse plus étouffée qu’à l’habitude pour un mélange de rock psychédélique et de post-hardcore à l’anglaise, lignée Sink. Ils ressortent l’artillerie noise pour ‘Box hole’, mais malgré une montée en puissance sur la fin, le morceau stagne pas mal… ‘Column’, dernier vrai morceau de l’album démarre comme un rip-off des Pixies qui ferait du college-rock (remarque, c’est ce qu’ils faisaient en fait, non ?…). Voilà, on se réécoute les trois titres repris de ‘Ton up’, on arrête la chaîne et on file fouiller les bacs d’occases des disquaires dans l’espoir de trouver les deux EPs et l’album suivants que je n’ai pas. Merci.
Je sais que ces disques sont trouvables sur Priceminister et autres sites marchands, mais hey !
Un : y'a que du CD là-dessus.
Et deux : c'est quand que tu cries "YOUHOU !!!" en tenant à bout de bras la pièce de vinyle que tu viens d'extirper du bac ?
I’m scared – LP (Wiiija/Frontier – 1993)
- Kettle
- Deep canvas lake
- This room
- Zigzag
- Solo
- Coalmine dig
- It's a thin sound
- Ashtray
- Body shop
- Box hole
- Column
- Oblong
- Motorspare
- Fridge
En 95, le groupe splitte, les jumeaux reprennent les études et Sam Marsh, après un projet appelé Machismo's, est maintenant batteur-chanteur dans le groupe de hardcore old-school Volunteers.